ΕΝΙΑΙΑ ΕΥΡΩΠΗ
Σημαντικό άρθρο για το μελλοντικό πρόσωπο της Ευρώπης δημοσίευσε ο Γάλλος Πρόεδρος της Δημοκρατίας, FrancoisHollande, στην εφημερίδα LeJournalduDimanche. Βλέπουμε τον προβληματισμό των Γάλλων σοσιαλιστών που είναι συνέχεια εκείνου του Jacques Delors, εμπνευσμένου Προέδρου της Ευρωπαϊκής Ένωσης.
Alors que la Grèce est en sursis et que l’Union se cherche un nouveau souffle, le Président dévoile ses idées et reste fidèle à l’idéal de Jacques Delors, l’ex-patron français de la Commission.
C’est le seul moment où il a douté. Dans les jours qui suivirent le 29 mai 2005, François Hollande était sonné, absent. Il venait de se battre pour le «oui» au traité constitutionnel européen, les Français venaient, eux, de voter massivement «non». Ce référendum reste un mauvais souvenir, mais lui n’a pas changé dans ses convictions. C’est parce qu’il était pro-européen que le jeune Hollande s’est rallié au début des années 1990 à Jacques Delors. C’est parce qu’il voulait qu’il soit président de la République qu’il s’est affiché à ses côtés jusqu’à ce que Delors renonce à se présenter, en 1994.
Ce qu’il ne lui a jamais dit, il l’écrit dans nos colonnes
Les années passant, il s’en est détaché et l’a oublié. L’histoire est facétieuse. François Hollande est finalement à l’Élysée. Comme il ne veut jamais rien devoir à personne et qu’il se construit dans l’effacement, le chef de l’État ne cherche nullement à se rapprocher ni même à consulter l’ancien président de la Commission européenne. Tel est Hollande. Mais quand le JDD l’a sollicité pour rendre hommage à Jacques Delors, qui fêtera demain ses 90 ans, le Président n’a pas hésité. Il a pris sa plume pour rappeler la «vie entière dédiée à l’Europe» de celui-ci. Et ce qu’il ne lui a jamais dit,il l’écrit dans nos colonnes. Pour la première fois.
«Ecoutons» Delors
Pendant sa nuit d’âpres négociations avec Angela Merkel, Alexis Tsipras et les 16 autres dirigeants de la zone euro, François Hollande a été meurtri par la disparition de l’idéal européen. «Écoutons» Delors, exhorte le chef de l’État dans nos colonnes. Pour sortir de la crise de la zone euro, révélée par le cas grec, Hollande reprend son idée «d’un gouvernement de la zone euro», il y ajoute, écrit-il «un budget spécifique ainsi qu’un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique». «L’Europe ne peut avancer que si elle porte l’idée d’un dépassement. […] Ce qui nous menace, ce n’est pas l’excès d’Europe, mais son insuffisance», prévient le président de la République.
À l’heure des doutes
Au moment où les peuples doutent de l’Europe, au moment où plus personne ne sait à quoi elle sert, François Hollande répond par plus d’Europe, par une étape supplémentaire. Il essaie de se remettre dans les pas de Jacques Delors, qui alertait, dès 1989, sur la nécessité pour la future monnaie unique de marcher sur ses deux piliers : économique et monétaire. «Ce système n’est plus gouvernable, cela ne peut plus durer. Il faut refonder l’Union économique et monétaire» confie la «légende vivante» de l’Europe, tirant pour la première fois les leçons de la crise grecque.
Le sage entamera demain une nouvelle décennie. À cette occasion, le JDD a demandé à dix personnalités européennes de nous raconter leur Jacques Delors et leur idéal européen. L’ancien président de la République italienne Giorgio Napolitano; l’ex-président du Conseil européen Herman Van Rompuy; le BritanniqueDenis MacShane, qui fut ministre des Affaires européennes; les patrons de la CFDT et de FO; Michel Platini ou Raymond Poulidorcélèbrent leur ami et lui souhaitent un bon anniversaire. Un hommage qui prend tout son sens à l’heure où les Européens se demandent ce qui les unit encore.
Επιμέλεια: Γιάννης Ιωαννίδης